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Le Film noir

A l'honneur cette année, le film noir. Pas le polar, pas le thriller, non. Le film noir. En français dans le texte et dans le reste du monde.
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2025
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Films, Interviews, Livres

Cette espèce en voie de disparition qui a pourtant fait l’âge d’or du cinéma américain, à quelques encablures du nouvel Hollywood, s’est bel et bien mystérieusement évaporé. Pendant un an, plusieurs fois par semaine, retrouvez nos critiques et nos articles consacrés aux films noirs. Avec, nous l’espérons, délectation et gourmandise, et quelques incursions, pour ne pas dire incartades, du côté des cinémas français (1946-1960) et britannique (1930-1950).

Nous y parlerons techniques, obsessions, thématiques, scénarios, grands cinéastes, bibliographie, rétrospective, photographie, et amour passionné pour le cinéma de velour.

Le film noir

Pour débuter, et avant que ce dossier ne s’épaississe, pourquoi ne pas s’offrir un cadre : un espace temps et un lieu, puis une définition.

Empruntant au film criminel traditionnel, au film psychologique, au film de gangster, au film de détective, au film d’atmosphère, le film noir est, en raison même de sa richesse, un genre souvent difficile à délimiter.

Il est pourtant relatif à une époque et à un pays : l’Amérique des années 30, des prémices de la Seconde Guerre mondiale, jusqu’au début des années 60, aux prémices de la Guerre Froide.

Il invite très souvent le même type de personnages à se réaliser : des héros amnésiques, des héros hantés par leur passé, à la recherche d’indices, leur permettant de retrouver leur propre identité ; les héros sont le plus souvent des américains moyens, au prise avec la vie quotidienne, à qui il est plus facile de s’identifier (femme kleptomane, avocat véreux, policier déçu trahissant sa mission, les uns idéalistes, les autre corrompus).

Le couple Lauren Bacall-Humphrey Bogart, à la ville comme à l’écran, tiré de l’une des plus célèbres séquences du film noir américain, en caméra subjective, dans Les Passagers de la Nuit (Delmer Daves, 1947)

Côté récit, les enquêtes, plus ou moins embrouillées, sont autant d’itinéraires initiatiques qui vont permettre aux héros des films noirs de découvrir, en même temps que la vérité, leur propre personnalité. L’enquête elle-même, le mystère, le meurtre, ou le vol, servent très souvent d’alibi, de prétexte, de MacGuffin comme le signifierait Alfred Hitchcock, pour sortir le héros de sa tanière et lui faire avaler des kilomètres de péripéties, de coups de théâtre et de twists finaux, pour se révéler autrement plus héroïque. Car le film noir c’est avant tout un cinéma de moralité et de débauches, de vices et de vertus, de découverte de soi.

Il n’est donc pas rare, côté thématiques, de voir le film noir emprunter à l’art et à la psychanalyse ses attributs, pour marquer la psychologie de ses personnages et de son récit.

L’expressionnisme, le surréalisme, la psychanalyse de Freud sont maintes fois conviés pour renforcer visuellement et scénaristiquement la complexité et les torpeurs des héros, des ennemis, de la justice ou des autorités.

Bibliographie

  • Le Film Noir, Patrick Brion, Editions de la Martinière,
  • Film Noir, Editions Taschen,
  • Film Noir – 100 all time favorite, Paul Duncan, Jürgen Müller, préface de Paul Schrader,
  • Alfred Hitchcock, François Truffaut, Gallimard ;
  • John Huston, Patrick Brion, Editions de la Martinière,

Filmographie

  • 1939 : Les Fantastiques Années 20 (The Roaring Twenties) de Raoul Walsh
  • 1941 : Le Faucon maltais (The Maltese Falcon) de John Huston
  • 1942 : La Clé de verre (The Glass Key) de Stuart Heisler
  • 1942 : Tueur à gages (This Gun for Hire) de Frank Tuttle
  • 1944 : Les Mains qui tuent (Phantom Lady) de Robert Siodmak
  • 1944 : Adieu, ma belle (Murder My Sweet) de Edward Dmytryk
  • 1944 : Assurance sur la mort (Double Indemnity) de Billy Wilder
  • 1944 : La Femme au portrait (The Woman in the Window) de Fritz Lang
  • 1944 : Laura (Laura) d’Otto Preminger
  • 1944 : Le Port de l’angoisse (To Have and Have Not) de Howard Hawks
  • 1945 : Detour (Detour) de Edgar G. Ulmer
  • 1945 : Hangover Square de John Brahm
  • 1945 : La Rue rouge (Scarlet Street) de Fritz Lang
  • 1945 : Le Roman de Mildred Pierce (Mildred Pierce) de Michael Curtiz
  • 1945 : Pris au piège (Cornered) de Edward Dmytryk
  • 1945 : Péché mortel* (Leave Her to Heaven) de John M. Stahl
  • 1946 : Gilda (Gilda) de Charles Vidor
  • 1946 : L’Emprise du crime (The Strange Love of Martha Ivers) de Lewis Milestone
  • 1946 : L’Impasse tragique (The Dark Corner) de Henry Hathaway
  • 1946 : Lame de fond (Undercurrent) de Vincente Minnelli
  • 1946 : Le Criminel (The Stranger) d’Orson Welles
  • 1946 : Le Dahlia bleu (The Blue Dahlia) de George Marshall
  • 1946 : Le Démon de la chair (The Strange Woman) d’Edgar George Ulmer
  • 1946 : Le Grand Sommeil (The Big Sleep) de Howard Hawks
  • 1946 : Le facteur sonne toujours deux fois (The Postman Always Rings Twice) de Tay Garnett
  • 1946 : Les Tueurs (The Killers) de Robert Siodmak
  • 1946 : Né pour tuer (Born to Kill) de Robert Wise*
  • 1947 : Desperate d’Anthony Mann
  • 1947 : En marge de l’enquête (Dead Reckoning) de John Cromwell
  • 1947 : La Dame du lac (Lady in the Lake) de Robert Montgomery
  • 1947 : Le Carrefour de la mort (Kiss of Death) de Henry Hathaway
  • 1947 : La Griffe du passé (Out of the Past) de Jacques Tourneur
  • 1947 : Feux croisés (Crossfire) de Edward Dmytryk
  • 1947 : Les Passagers de la nuit (Dark Passage) de Delmer Daves
  • 1947 : Le Charlatan (Nightmare Alley) d’Edmund Goulding
  • 1948 : L’Enfer de la corruption (Force of Evil) d’Abraham Polonsky
  • 1948 : Berlin Express de Jacques Tourneur
  • 1948 : La Dame de Shanghai (The Lady from Shanghai) de Orson Welles
  • 1948 : Act of violence de Fred Zinnemann
  • 1948 : Mystère au Mexique (Mystery in Mexico) de Robert Wise
  • 1949 : Ça commence à Vera Cruz (The Big Steal) de Don Siegel
  • 1949 : Pour toi j’ai tué (Criss Cross) de Robert Siodmak
  • 1949 : L’enfer est à lui (White Heat) de Raoul Walsh
  • 1949 : Les Amants de la nuit (They Live by Night) de Nicholas Ray
  • 1949 : Une incroyable histoire (The Window) de Ted Tetzlaff
  • 1949 : L’Île au complot (The Bribe) de Robert Z. Leonard
  • 1949 : Le Troisième Homme (The Third Man) de Carol Reed
  • 1949 : Nous avons gagné ce soir (The Set Up) de Robert Wise
  • 1950 : Le Démon des armes (Gun Crazy) de Joseph H. Lewis
  • 1950 : Boulevard du crépuscule (Sunset Boulevard) de Billy Wilder
  • 1950 : Dans l’ombre de San Francisco (Woman on the Run) de Norman Foster
  • 1950 : House by the River (House by the River) de Fritz Lang
  • 1950 : Le Violent (In a Lonely Place) de Nicholas Ray
  • 1950 : Les Forbans de la nuit (Night and the City) de Jules Dassin
  • 1950 : Mark Dixon, détective (Where the Sidewalk Ends) d’Otto Preminger
  • 1950 : Mort à l’arrivée (D.O.A.) de Rudolph Maté
  • 1950 : Quand la ville dort (The Asphalt Jungle) de John Huston*
  • 1951 : L’Inconnu du Nord-Express (Strangers on a Train) de Alfred Hitchcock
  • 1951 : L’enquête est close (Cercle of Danger) de Jacques Tourneur
  • 1951 : La Femme à abattre (The Enforcer) de Bretaigne Windust
  • 1951 : Menace dans la nuit (He Ran All the Way) de John Berry*
  • 1952 : L’Énigme du Chicago Express (The Narrow Margin) de Richard Fleischer
  • 1952 : L’Homme à l’affût (The Sniper) d’Edward Dmytryk
  • 1952 : La Maison dans l’ombre (On Dangerous Ground) de Nicholas Ray
  • 1952 : Le Quatrième Homme (Kansas City Confidential) de Phil Karlson
  • 1953 : La Femme au gardénia (Blue Gardenia) de Fritz Lang
  • 1953 : Le Port de la drogue (Pickup on South Street) de Samuel Fuller
  • 1953 : Le Voyage de la peur (The Hitch-Hiker) de Ida Lupino
  • 1953 : Même les assassins tremblent (Split Second) de Dick Powell
  • 1953 : Niagara* (Niagara) de Henry Hathaway
  • 1953 : Règlement de comptes (The Big Heat) de Fritz Lang
  • 1953 : Un si doux visage (Angel Face) d’Otto Preminger*
  • 1954 : Du plomb pour l’inspecteur (Pushover) de Richard Quine
  • 1954 : Je dois tuer (Suddenly) de Lewis Allen
  • 1954 : Le Bouclier du crime (Shield for Murder) de Edmond O’Brien et Howard W. Koch
  • 1954 : Plus fort que le diable (Beat the Devil) de John Huston
  • 1955 : Association criminelle (The Big Combo) de Joseph H. Lewis
  • 1955 : En quatrième vitesse (Kiss Me Deadly) de Robert Aldrich
  • 1955 : L’Ultime Razzia (The Killing) de Stanley Kubrick
  • 1955 : La Nuit du chasseur (The Night of the Hunter) de Charles Laughton
  • 1955 : Les Inconnus dans la ville* (Violent Saturday) de Richard Fleischer
  • 1955 : Un homme est passé* (Bad Day at Black Rock) de John Sturges.
  • 1956 : Deux rouquines dans la bagarre* (Slightly Scarlett) de Allan Dwan
  • 1956 : L’Invraisemblable Vérité (Beyond a Reasonable Doubt) de Fritz Lang
  • 1956 : La Cinquième Victime (While The City Sleeps) de Fritz Lang
  • 1957 : Poursuites dans la nuit (Nightfall) de Jacques Tourneur*
  • 1958 : La Soif du mal (Touch of Evil) de Orson Welles
  • 1958 : Sueurs froides* (Vertigo) d’Alfred Hitchcock
  • 1958 : Traquenard (Party Girl) de Nicholas Ray
  • 1958 : La Cible parfaite (The Fearmakers) de Jacques Tourneur
  • 1958 : Meurtre sous contrat (Murder by Contract) d’Irving Lerner
  • 1962 : Un crime dans la tête de John Frankenheimer
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