Nous sommes fiers de vous présenter le Pitch, notre nouveau podcast, consacré au cinéma, dans lequel nous reviendrons chaque semaine sur un de nos coups de cœur cinématographiques.
A travers un pitch, une note, une analyse nous tenterons chaque vendredi d’aller un peu plus loin pour comprendre et dépasser le cadre filmique.
Aujourd’hui, pour inaugurer notre premier podcast, nous avons décidé de vous présenter le film Le Clan des bêtes, sorti cette semaine en salle, du britannique Christopher Andrews.
Dans la campagne irlandaise, vingt ans après l’accident de la route qui aura coûté la vie de sa mère, Michael, qui a repris la ferme dont voulait s’échapper cette dernière, doit désormais faire face à des voleurs de bétail.
Une ferme irlandaise, des béliers qui disparaissent. Un élément bénin qui se transforme alors en vendetta et dont chacun perd le contrôle. En entremêlant les différents points de vue des protagonistes au sujet d’une situation ordinaire qui dégénère, Christopher Andrews, dont c’est le premier film, signe un récit d’une noirceur et d’une violence âpres, porté par une mise en scène rigoureuse extrêmement efficace.
En tentant de remonter le cours de la violence, son origine, ses répétitions, sa transmission, appuyé par des personnages au lourd passif, ayant pour cadre des élevages gallois en équilibre au-dessus du précipice, le réalisateur donne corps aux nombreux drames ruraux qui se jouent, dans le silence et la misère des campagnes.
Les pères violentent. Les fils s’en imprègnent, réitèrent, répètent et multiplient les victimes. Au détour des pâturages, les drames shakespeariens se construisent ; dans les cours de fermes, s’imaginent alors les menaces et s’imaginent les vengeances. Un thriller puissant, biblique, en filigrane duquel se lisent Kurosawa, As bestas, la loi des pères faisant la loi des fils, entre préjugés racistes et sexisme sourd, l’éducation et la transmission font autorité. Chaque ressenti, chaque point de vue, à l’extrémité du spectre, créent ses brèches, ses abîmes, dans lesquels les fils, par procuration, se perdent. La ferme devient alors un espace de réflexion, et ses extérieurs, la lande, le monde, étranger, devient son champ d’action, un champ de tir menant inéluctablement à la mort. Un film profond, naturaliste, psychologique, traversé par des éclairs, que l’on peut lire dans les yeux de ses protagonistes, mais que l’on peut surtout ressentir, chevillés aux corps, viscéraux, dans ses accès de violence.
Un film donc, Le Clan des bêtes, à découvrir dès maintenant.
Et voilà, c’était notre coup de cœur de la semaine à découvrir en salle.
C’est tout pour nous, c’est tout pour aujourd’hui, on vous retrouve la semaine prochaine pour une nouvelle session du Pitch.
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Bonne séance et à la semaine prochaine.