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Ucho

Le pitch

Un cadre du parti communiste tchèque, et sa femme, sous surveillance des services de renseignement du gouvernement, surnommé l’Oreille (Ucho), se sentant soudainement menacés, se persuadent d’une prochaine arrestation.

Une scène

Scène extérieure, nuit. Une automobile stoppe devant un pavillon. Un couple en sort et titube vers le portillon. L’homme recherche ses clés avant d’interroger sa femme. Les ont-ils perdues ? L’homme escalade le muret et pénètre la maison par une fenêtre de la cave. La femme, éméchée, découvre que ni le portillon, ni la porte d’entrée de la maison, ne sont plus verrouillées. Les doubles des clés ne sont plus à leur place, l’électricité a été coupée, les meubles semblent avoir été fouillés, un voiture stationne désormais devant chez eux et semble les surveiller. Soudainement, le couple comprend qu’il se trame un événement plus qu’inquiétant, en lien avec l’éviction d’un membre éminent du Parti quelques heures plus tôt, et qui ne s’est pas montré à la soirée dont ils reviennent tous deux. Et si l’Oreille savait déjà tout sur eux ? Gros plans sur des visages apeurés, plafonds omniprésents, ombres et ennemis invisibles, la peur et la paranoïa peuvent se répandre jusqu’à eux.

L’analyse

Film de science-fiction politique, l’Oreille est, dès sa sortie, interdit en Tchécoslovaquie par le parti communiste qui y voit un puissant brûlot contre ses méthodes et celles de ses services de renseignement. Son noir et blanc fait de contrastes (ses dominantes de blanc pour la soirée du parti, celles de noir pour les scènes de huit clos), est emprunté au film du genre (Le Procès, Orson Welles, 1962, Persona, Ingmar Bergman, 1966), et lui confère une personnalité, une force esthétique, sans égale. Huit clos paranoïaque virant au règlement de compte conjugale (moins le couple s’écoute, plus le parti les écoute), pour devenir une fable vertigineuse sur l’aliénation, le doute et l’autodestruction. Culte.

Méta

Date de sortie : 1970
Durée : 96 min
Genre : Drame, Thriller
Réalisation : Karel Kachyna
Scénario : Jan Prochazka, Karel Kachyna
Comédiens : Radoslav Brzobohaty, Jirina Bohdalova, Jiri Cisler

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