Le pitch
Au matin de son trentième anniversaire, Mister K est arrêté par deux inspecteurs pour un crime et un délit qu’il ignore. Laissé libre, il observe son entourage devenir suspicieux à mesure que le l’abattement et l’incompréhension le gagnent. Débute un long combat contre la bureaucratie et le système judiciaire.
Une scène
Mister K se réveille avec l’impression qu’il n’est pas seul dans sa chambre. En effet, deux inspecteurs surgissent soudainement devant son lit. Surpris sans l’être, il les interroge pour connaître leur motivation. Aucune réponse ne lui est donnée. Mieux, ses interrogations se retournent contre lui. Venu l’arrêter, sans lui en donner un quelconque motif ni à l’initiative de qui, c’est à Mister K que revient la charge de dessiner les contours de son arrestation. Par ses questions, ses craintes, par les réponses qui lui sont faites, s’élève devant lui l’absurdité d’un monstre, paranoïaque, sourd, non disserte, d’une situation, qui s’apprête à le dévorer. Certains diront de lui, de ce monstre, qu’il est … kafkaïen. Dans un procès qui n’en sera jamais un.
L’analyse
Un choc. Un chef d’oeuvre. Sombre, noir, paranoïaque, photographique, absurde, moderne, politique. Les adjectifs ne manquent pas pour qualifier cette oeuvre ouverte aux multiples interprétations, qui aura influencée plus d’un cinéaste, de Terry Gilliam à David Lynch. Mais aurait-il pu en être autrement venant de Welles. Son adaptation du roman de Kafka, réinterprétée mais très fidèle, est d’une beauté brute, sans phare, un monstre d’expressionnisme et de symbolisme, une allégorie des luttes, entre les liberté de conscience, indépendance d’esprit et besoin d’affranchissement de l’individu, opposés aux rouages de l’état, de la justice et du collectif. Un sommet. Un monument.
Méta

Date de sortie : 21 décembre 1962
Durée : 119 min
Genre : Drame
Réalisation : Orson Welles
Comédiens : Anthony Perkins, Jeanne Moreau, Romy Schneider
Titre original : The Trial