Le pitch
Dominique Marceau est accusée du meurtre de son amant, Gilbert Tellier. Le temps de son procès, elle devra confronter sa vérité à celle de chacune des parties qui tenteront de la faire condamner, ou de la sauver.
Une scène
On ne sait pourquoi Dominique manipule les sentiments de Gilbert en refusant de céder à ses avances ; elle qui cède si facilement à toutes les autres, même aux copains. Il se bat, tente de briller à ses yeux ; sans succès. Jusqu’à ce matin si particulier. S’étant donnée à un autre homme durant la nuit, Dominique décide de s’offrir à Gilbert, en rentrant chez elle au matin, le trouvant épuisé qui l’attend devant sa porte. S’en suit un montage tendu, nerveux, d’un face à face amoureux, de scènes d’une relation naissante, durant lesquelles les rapports de force permutent, faisant naître, chez elle, les sentiments qui n’avaient jusque-là su trouver écho.
L’analyse
Existe-t-il une vérité universelle qui définisse les relations entre deux amants ? Se constitue-t-elle à mesure que l’histoire naît, unique à chacune, ou, est-elle préexistante, telle une essence, intrinsèque, commune à chacune, tel un code qu’elles se partageraient toutes ? Le tribunal se réunit pour délibérer sur le cas Marceau, prenant fait et cause pour l’amant assassiné plutôt que pour la femme manipulée, essorée, poussée à bout. Parce que belle, désirable, utilisable. Clouzot, qui aura essuyé les bancs des salles d’assises des centaines d’heures durant afin de préparer son film, demandera à ses comédiens un investissement tel, que Brigitte Bardot tentera de mettre fin à ses jours sitôt le tournage terminé ; elle demandera, des années plus tard, à ne retenir qu’une seule oeuvre de sa filmographie : La vérité. Aussi éprouvante soit-elle. Viscérale.
Méta
Date de sortie : 2 novembre 1960
Durée : 127 min
Genre : Drame
Réalisation : Henri-Georges Clouzot
Scénario : Michèle Perrein, Jérôme Geronimi
Comédiens : Brigitte Bardot, Sami Frey, Paul Meurisse, Charles Vanel