Le pitch
Lang est de retour dans sa région natale après plusieurs années passées en prison ; devenu un territoire inhospitalier, il l’est aussi pour les très nombreux chiens errants qu’on le charge de capturer. Silencieusement, il se lie d’amitié avec l’un d’entre eux.
Une scène
Soudain, alors qu’un mini-bus roule à vive allure et fend le paysage quelconque d’une région chinoise quelconque, une meute de chiens errants fond sur ce bout de route qui lacère l’entrée du désert de Gobi. Des canidés sur tous les plans, saturent l’image dans une profondeur de champ sublime. Le chauffeur, surpris, ne sachant comment réagir, encerclé par cette armée rugissante, aboyante, menaçante, comme un éléphant apeuré par une souris, donne un brusque coup de volant, et couche sur son flanc le pachyderme mécanique. Absurde.
L’analyse
Il y a dans ce film chinois des impressions de Wes Anderson, façon l’Île aux chiens, de David Lynch, façon Une histoire vraie, et de Jacques Tati, façon Les vacances de Monsieur Hulot. Sans doute parce qu’il y a beaucoup de candeur, de poésie sombre, de canidés et un sentiment d’absurdité persistante. Primé à Cannes (Un certain regard), Guan Hu épate avec ce récit de solitude conjointe, de rencontres, de deuils, de rédemption, où s’entremêlent humanité, nature, paysages industriels, désert et villes arides, dans une Chine que l’on ne connaît que trop peu. Ces héros cabossés, façon western, sont formidables, les ressorts dramatiques, inattendus, sa photographie, son grain, très visuels, resplendissent à l’écran. On en redemande.
Méta

Date de sortie : 5 mars 2025
Durée : 110 min
Genre : Drame
Réalisation et scénario : Hu Guan
Comédiens : Eddie Peng, Liya Tong, Jia Zhangke
Titre original Gou Zhen