Le pitch
Une danseuse de revue sur la fin vit ses derniers spectacles avant que le rideau ne tombe définitivement sur son cabaret à Las Vegas. Entre interrogations sur l’avenir et un passé qui la rattrape, elle doit se résoudre au changement.
Une scène
Le temps passe et certaines figures se figent dans le temps. Pour certains Shelly, danseuse de cabaret est une légende. Parce qu’elle a passé trente ans de sa vie au sein de la même troupe, à mener la même revue, dans le même cabaret, avec la même détermination. Pour d’autres, le monde et les modes ont changé. Les chorégraphies sont plus lascives, plus techniques, plus acrobatiques. Passé cinquante ans, approchant des soixante, Shelly devrait rechercher une porte de sortie. Pourtant, impossible de l’arrêter. Plutôt que d’abandonner, elle file passer des castings, réservés à des filles bien plus jeunes. Devant un Jason Schwartzman médusé (que l’on ne reconnait résolument plus depuis The Queer et Carla et Moi), Shelly (Paméla Anderson) enchaine les mouvements, très dignes, trop sages. D’abord gêné, puis poli, le directeur de casting tente d’expliquer à la danseuse qu’elle n’a plus l’âge de réaliser des chorégraphies réservées à des femmes plus jeunes qu’elle. Ne pouvant se l’avouer, Shelly explose et finit pas comprendre qu’il est désormais d’autres combats.
L’analyse
Gia Coppola possède un matériel fort : la fin de carrière d’une femme ayant tout offert à son métier, au détriment de sa famille et de sa vie privée. Accompagné par deux pointures du cinéma, Pamela Anderson et Dave Bautista, que l’on n’aurait imaginé jusqu’alors se ranger aux côtés du cinéma indépendant, ce récit de pardon et de résilience s’en va suivre les traces laissées par The Westler (2008) de Darren Aronofsky. Une femme cabossée, une famille qu’elle tente de reconquérir, une industrie qui la rejette, un avenir assombri par l’âge et par le manque d’opportunités. Dans cette Amérique des oubliés façon Sean Baker, Shelly se révolte d’abord, mollement, avant d’encaisser les coups, les uns après les autres, en avouant finalement être passé à côté de l’essentiel.
Méta
Date de sortie : 12 mars 2025
Durée : 89 min
Genre : Drame
Réalisation : Gia Coppola
Scénario : Kate Gersten
Comédiens : Pamela Anderson, Dave Bautista, Jamie Lee Curtis