Le pitch
Un vétéran de la seconde guerre mondiale est accusé de trahison et menacé de mort par l’un de ses anciens compagnons de guerre.
Une scène
Une ville, de nuit. Un homme marche, déterminé malgré une gène qui le fait très fortement boiter. Un handicap ? Une blessure ? Il tient dans ses mains un journal. Arrivé devant la façade d’un immeuble, il gravit un perron, s’engouffre dans le bâtiment, monte quatre à quatre les marches de l’escalier. Arrivé sur le pallier du premier étage, il ouvre la porte d’un appartement dans lequel il pénètre, allume le plafonnier, ouvre le tiroir d’une commode, en tire un révolver qu’il s’empresse d’armer. Il rassemble quelques affaires qu’il glisse dans un sac, et s’évanouit dans la nuit, s’en allant commettre son forfait. Générique non générique.
L’analyse
Une silhouette qui boîte avec difficulté, s’avance menaçante dans la chaleur sourde d’une paisible bourgade de l’ouest américain. Le visage marqué par la douleur, l’homme, dégoulinant de sueur, chapeau mou et gabardine, s’approche d’un pavillon aisé. Il est la menace qui pèse sur un homme et sa femme. Il est la mémoire d’un mari, abandonnée et enterrée en Europe, survivance des camps concentrationnaires. Il aimerait l’avoir oubliée mais elle le poursuit, désormais de jour, après nous l’avoir poursuivi de longues nuits, puis enterrée. Un vétéran rattrapé par son passé, un mort juge et partie qui tente d’exécuter sa sentence, un couple vivant dans le mensonge, un autre dans la violence ; tels sont les thématiques chères au Film noir, sublimées par une photographie sublime de la ville, la nuit, signée Robert Surtees. Comme son climax, du jour à la nuit, comme les prémices d’un crime à venir, et l’accomplissement de cet acte de violence.
Méta

Date de sortie : 1948
Durée : 80 min
Genre : Film noir, Policier, Drame
Réalisation : Fred Zinnemann
Scénario : Robert L. Richards
Comédiens : Van Heflin, Robert Ryan, Janet Leigh